Le Forum Régional Sciences et Société réunit chaque année une centaine d’acteurs et actrices impliqués dans le dialogue sciences-société en Occitanie afin de se rencontrer, de partager des expériences et imaginer des projets communs. L’édition 2025 portait sur le thème “Au-delà des frontières : le dialogue Sciences-Société à l’échelle internationale” qui s’est décliné à travers 10 ateliers-conférences thématiques. Retrouvez tous les comptes rendus sur cet article.

Retour sur la session “Éducation à la citoyenneté mondiale : explorons ensemble le rôle de la médiation scientifique”, animée par Hugo Cassagnaud, Chargé de mission Éducation à la citoyenneté mondiale et Tandems solidaires chez Occitanie Coopération.

Un réseau régional pour accompagner la coopération internationale

L’atelier a débuté par une présentation d’Occitanie Coopération, réseau régional multi-acteurs, financé par la Région Occitanie et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Ce réseau accompagne les structures du territoire (associations, collectivités, établissements d’enseignement, etc.) dans leurs actions de coopération et de solidarité internationales. Il agit comme un facilitateur : identification des acteurs, mise en relation, accompagnement gratuit des projets, animation du territoire et coordination de dispositifs éducatifs, dont l’Éducation à la Citoyenneté Mondiale (ECM).

L’ECM, une approche éducative ancrée dans l’engagement

S’appuyant sur la définition de l’UNESCO, l’Éducation à la Citoyenneté Mondiale s’articule autour d’un triptyque pédagogique :

• Savoir : il s’agit de faire acquérir des connaissances sur des enjeux globaux (climat, migrations, justice sociale, etc.) ;
• Comprendre et réfléchir : l’ECM développe l’esprit critique et le raisonnement par le débat sur des questions socialement vives ;
• Agir : elle incite à l’engagement citoyen et à l’expérimentation d’alternatives.

Il s’agit de favoriser la prise de conscience des enjeux internationaux. C’est tout un ensemble de valeurs, de connaissances, de compétences qui vont favoriser le respect des droits humains et environnementaux, la justice, la diversité… et qui peuvent s'incarner dans des projets pédagogiques,

L’ECM constitue ainsi un pont entre médiation scientifique et engagement citoyen, en reliant les connaissances scientifiques à des enjeux de société et à des projets d’action concrets.

Structurer les collaborations selon plusieurs niveaux

Pour aider les participants à situer leurs actions, un outil visuel en forme de cible a été présenté. Il identifie quatre niveaux d’intégration de la dimension internationale dans les projets de médiation :

Niveau 1 : L’international à la maison : lorsqu’on traite localement de problématiques globales, organise des échanges à distance ou utilise des ressources internationales. L’association Lafi Bala a par exemple mentionné ses ateliers menés en classe ou en ville pour lutter contre le racisme. Autre exemple : la médiation en archéologie amenant à discuter d’interculturalité, sur nos origines communes et nos différences. Les Petits Débrouillards ont aussi développé la mallette pédagogique Etre humain, vivre ensemble sur ce sujet.

Niveau 2 : La mobilité internationale : il s’agit d'accueillir ou envoyer des publics (jeunes, professionnels) à l’étranger.

Niveau 3 : La coopération / co-construction : en développant des partenariats équilibrés et pérennes avec des institutions à l’international.
Parmi les projets mentionnés par les participants : un projet de recherche franco-tunisien sur l’environnement méditerranéen, mené avec un lycée français, ou encore un programme de sensibilisation à une maladie des agrumes mené par le CIRAD, en coopération avec des partenaires au Brésil et aux Etats-Unis.

Niveau 4 : Le regard du monde : lorsqu’on intégre les visions des acteurs étrangers dans les processus décisionnels.

Cet outil permet ainsi de questionner ses projets, et de réfléchir à la façon de passer au niveau suivant.

L’intervenant a alors rappelé l’importance de la réciprocité : les échanges doivent se faire dans les deux sens. Se déplacer et accueillir. Intervenir et faire intervenir. Partager de bonnes pratiques et récolter celles des autres.

Des dispositifs pour passer à l’action

Hugo Cassagnaud a insisté sur la nécessité de maintenir et renforcer les dynamiques de coopération Nord-Sud, en particulier hors Europe. Il a aussi souligné l’importance d’en finir avec les approches misérabilistes ou néocoloniales pour privilégier les logiques de co-construction, d’interculturalité et de réciprocité.

Malgré les contraintes budgétaires, plusieurs dispositifs peuvent aider à concrétiser des projets d’ECM :

• Les Tandems Solidaires : jusqu’à 3 000 € pour des projets en binôme association–établissement scolaire.
• Initiative Pour la Solidarité Internationale : jusqu’à 4 000 € pour des projets hors cadre scolaire.
• Les appels à projets de l'Agence Française de Développement.

Le concours de podcasts Réinventer le monde a également été mentionné par les participants : il permet à des jeunes de candidater pour un prix de 500 €.

Occitanie Coopération met à disposition un annuaire régional, propose des formations, et assure un appui individualisé gratuit aux porteurs de projets, depuis ses antennes à Toulouse et Montpellier.

Une invitation à penser global, agir local

En conclusion, cet atelier a permis aux participants de prendre conscience du potentiel de leurs actions locales pour contribuer à des enjeux globaux. Il a aussi mis en lumière les apports possibles de la médiation scientifique dans la formation à la citoyenneté mondiale, en s’appuyant sur des savoirs rigoureux, des approches interculturelles, et une réelle volonté de transformation. 

Pour échanger avec l’intervenant :

●       Hugo Cassagnaud, Chargé de mission Éducation à la citoyenneté mondiale et Tandems solidaires chez Occitanie Coopération, hcassagnaud@oc-cooperation.org

Pour aller plus loin :
Éducation à la citoyenneté mondiale : fOCus sur la coopération et la solidarité internationales

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