Covid, vaccins, antivax complotistes

Publié par PLISKINE ROBERT, le 1 décembre 2022   750

Suite à une demande d'assistance mon médecin-traitant qui faisait face à des complotistes antivax, j'ai rédigé le texte suivant. Bonne lecture et j'attends vos commentaires et critiques.

Explications pour lutter contre les résistances à la vaccination.
Bien sûr les complotistes qui le nient pour de pures raisons d’opposition politique ou religieuse n’en croiront rien puisqu’ils sont hors du domaine logique et de l’honnêteté intellectuelle.

1° ânerie : "il faut 10 ans pour trouver un vaccin. Celui-ci a été trouvé en 6 mois. Donc ce n'est qu'un vaccin expérimental jamais testé et nous sommes les cobayes."
"Il faudra un certain recul avant de savoir s'il y a des effets secondaires comme pour tout médicament."
Les complotistes ajoutent, au choix :
- Le virus n'est qu'une invention pour enrichir Big Pharma.
- Le vaccin ARN modifie l'ADN et nous seront modifiés génétiquement.
- Les leaders d'opinion qui se font vacciner en public ne se font injecter que de l'eau salée.
- Il y a eu beaucoup de morts à cause de la vaccination et "ON" nous les cache.

Pourquoi faut-il en général 10 ans pour fabriquer un vaccin ? Parce qu'il faut du personnel nombreux et de haut niveau pour concevoir et réaliser le vaccin, puis pour faire les tests cliniques. Donc beaucoup d'argent. Sans compter les barrières administratives qui ralentissent tout processus de recherche. C'est un investissement très lourd en personnel et en argent (au moins 1 milliard de $) pour le laboratoire qui s'y met, et rien ne lui prouve que cela fonctionnera et qu'il le vendra à un prix correct pour justifier le risque industriel. Donc on étale ce risque sur des années, avec de multiples étapes de contrôle, pour limiter le risque.

Dans le cas de la Covid 19, les ravages de la pandémie étaient tels qu'il était certain qu'un vaccin efficace serait utilisé et rentabilisé. Le tout était de trouver vite. D'où l'utilisation de ta technologie ARN, qui n'a rien à voir avec l'ADN (mais qui a des connaissances en biologie minimum pour le comprendre ?) et est connue depuis une vingtaine d'années pour son efficacité et la rapidité de sa mise au point.

Comment passer de 10 ans à 6 mois ? En modifiant la répartition des paramètres durée, personnel, tests, financement, formalités. Déjà en interdisant aux administratifs inutiles de paralyser le processus juste pour justifier leur salaire.

S'il faut 10 personnes pendant 10 ans pour la mise au point et 3000 personnes pendant 6 mois pour les tests, le tout pour 1 milliard de $, si on "y met le paquet" parce qu'on est sûr de vendre le vaccin pour plusieurs milliards de $, on met au travail 200 des meilleurs chercheurs avec de très gros moyens matériels, et ils obtiennent le résultat en 6 mois. Pour les tests, au lieu de 3000 personnes pendant 6 mois, on met 30 000 personnes pendant 1 mois pour détecter plus vite les effets secondaires et diminuer les marges d'erreur statistiques. Et on a le résultat en 6 ou 7 mois pour 2 milliards de $, mais on vend immédiatement plusieurs milliards de $ de doses.

Sur les effets secondaires, non seulement c'est un vaccin (qui n'a pas d'effets secondaires à long terme, les réactions - très rares- arrivant dans les heures ou jours qui suivent) et non un médicament, qui modifie les processus métaboliques et a des effets secondaires (d'où la pharmacovigilance pour les suivre) à court et moyen terme. Quant à attendre (quoi ?), faudra-t-il plus que les 7 milliards de doses injectées pour se décider ? Alors qu'attendre un vaccin qui n'existait pas encore ou qui n'a pas été disponible a déjà causé la mort d'environ 15 millions de victimes (drôle d'épidémie imaginaire...).

Quant à cacher un grand nombre de morts dus à la vaccination lors d’une pandémie qui est sous surveillance dans tous les pays du monde par tous les services de santé, comment fait-on ?

2° ânerie : Le vaccin ne sert à rien (sauf à enrichir Big Pharma etc...)

Déjà, le fait qu'une entreprise gagne de l'argent en faisant son métier n'a rien d'absurde. Sinon, n'achetez pas du pain, ça enrichit le boulanger ; ne vous soignez pas, ça enrichit le médecin et le pharmacien ; ne voyagez pas, ça enrichit le transporteur, et surtout ne mourez pas, ça enrichit les Pompes Funèbres !

Plus sérieusement. La vaccination est un apprentissage. Elle enseigne à l'organisme comment lutter contre agent agressif. Comment apprend-on ?

Devant une “chose” inconnue, on fait une première lecture du cours pour avoir une idée générale et se préparer à apprendre ; on stocke la solution dans sa "mémoire immédiate" et si le problème est simple, c'est suffisant pour le résoudre (on fait une première injection pour mettre en alerte l'organisme, qui réagit suffisamment pour neutraliser l'intrus). Mais le plus souvent, ce n'est pas suffisant et il faut se concentrer et relire soigneusement le cours pour le mémoriser définitivement (c'est la 2° injection, qui déclenche une solide réaction de l'organisme, produit un stock d'anticorps et mémorise comment en produire à la demande).

Que se passe-t-il si on ne rencontre plus le problème, par exemple résoudre une équation du 2nd degré, appliquer le théorème de Thalès ou équilibrer une réaction chimique, si on ne fait plus de maths durant des années ? On oublie progressivement, et le jour où ce problème se pose, on est démuni. Dans ce cas il faut se recycler, et c'est d'autant plus compliqué qu'on a attendu longtemps. Mais là les connaissances sont stockées pour longtemps. (Si on n'a pas pendant longtemps rencontré l'intrus, virus ou bactérie, on ne sait plus comment lutter contre lui. Il faut remettre ses connaissances à jour, ce qu'on appelle dans le langage courant et même médical : "faire une piqûre de rappel".)

La 3° injection n'est donc pas une injection “de plus” mais un verrouillage des connaissances pour longtemps. Mais pas pour toujours et pour tous les cas (exemple : piqûre de sérum antitétanique même pour une personne déjà vaccinée contre le tétanos).

Bien sûr, si un nouveau problème légèrement différent est posé (un nouveau variant), il est possible que les connaissances stockées ne soient plus suffisantes et il faut une nouvelle mise à jour (une nouvelle injection adaptée au nouveau variant, comme la vaccination annuelle contre la grippe).

3° ânerie : "le vaccin ne sert à rien puisqu'il n'empêche pas de contracter la maladie".

C'est vrai qu'il n'empêche pas de contracter la maladie, mais il limite les formes graves, celles qui nécessitent une hospitalisation, parfois pour la Covid une réanimation qui n'assure la survie que 2 fois sur 3 malgré les moyens énormes mis en jeu. Alors, à quoi sert la vaccination ?

La vaccination agit comme la ceinture de sécurité en voiture : elle n'empêche pas les accidents, mais en diminue suffisamment la gravité pour permettre à la victime d'en supporter les effets et de survivre avec le minimum de séquelles. Mieux, quand la voiture prend feu suite à un accident, la ceinture évite que le passager perde connaissance suite au choc et lui permet de quitter le véhicule.

4° ânerie : " j'ai le droit de savoir ce qu'on met dans mon corps". Tout à fait d'accord.

Donc vous faites une confiance aveugle aux industriels de l'agro-alimentaire pour mettre dans ce que vous mangez et buvez tous les jours uniquement des produits que vous connaissez, dont vous connaissez les bienfaits et méfaits grâce à vos études de chimie, de médecine et de biologie, même s'il ne s'agit que de codes obscurs.

Donc vous ne faites pas confiance aux organismes publics et aux ONG qui alertent sur les pesticides toxiques qu'on trouve même dans les produits “bio”, dont un grand nombre viennent de pays où les “normes” sont plus que laxistes.

Donc vous ne faites pas confiance aux labos pharmaceutiques qui sont gérés scientifiquement par des chercheurs ayant fait entre 6 et 12 ans d'études, et qui ont sauvé des millions de gens en faisant disparaître la variole, la tuberculose, la poliomyélite etc…

5° ânerie (très grave) : " M'obliger à me vacciner est une atteinte à ma liberté ".

"La Liberté des uns s'arrête là où commence la liberté des autres."
Toute participation à un groupe implique de respecter un certains nombre de règles qui limitent notre liberté, simplement pour tenir compte de l'existence des autres. Mettre en commun des moyens implique des règles de partage de ces moyens. Refuser un acte nécessité par la vie sociale (comme les mesures barrières) est aussi stupide que pour un automobiliste déclarer "M'obliger à rouler à droite ou m'arrêter au feu rouge est une entrave à ma liberté constitutionnelle de circuler comme je le veux !" ou : "Le pass vaccinal est une sorte de diplôme comme le Permis de Conduire, et m'obliger à passer le Permis de Conduire est une atteinte à ma liberté de conduire." Et pendant qu'on y est avec des assauts de stupidité : "M'obliger à payer mes impôts, ou mes fournisseurs, ou mes employés est une entrave à ma liberté de gérer mes finances comme je le veux".
"M’interdire de tuer celui qui me pourrit la vie est une entrave à ma liberté de vivre."
"M’obliger à m'habiller dans la rue quand il fait – 30 °C est une atteinte à ma liberté de me promener tout nu !"
"Me traîner en correctionnelle parce que j’oblige mes petits enfants à manger par terre avec leurs doigts alors que la moitié de l’humanité le fait est une entrave à ma liberté de nourrir mes enfants comme je le veux." (Authentique : entendu le 20 novembre 2021 au Tribunal Correctionnel de Foix.)

Quand la ceinture de sécurité a été rendue obligatoire, il y a eu des manifestations au nom de la "liberté", contre cette obligation à "rester ligoté" dans sa voiture etc... avec la diffusion d'une masse de contre-exemples tendancieux (on appellerait cela des infox ou “fake news”) : "C'est ma vie, j'en fais ce que je veux" ( à comparer avec "J'ai le droit de refuser qu'on m'injecte quelque chose dans mon corps"). Sauf qu'en cas d'accident, les moyens de sauvetage sont à la charge de la collectivité, celle-là même dont l'intéressé refusait les règles... De la même façon, en cas d'infection grave pour un non-vacciné, qui a refusé cette vaccination au nom de sa "Liberté", il va encombrer égoïstement le lit de réanimation dont aurait eu besoin un patient qui, lui, ne se serait pas mis délibérément en danger

"Liberté ! Que de crimes on commet en ton nom." (Mme ROLAND en montant à l'échafaud).

Robert PLISKINE