Sciences participatives, retour sur le 6ème MIAMS

Publié par Echosciences Occitanie, le 13 février 2023   980

Les MIAMS, Midis Inter Acteurs-Actrices de la Médiation Scientifique, sont les rendez-vous en ligne du réseau Science(s) en Occitanie. Le principe : échanger, partager, le temps d'une pause déjeuner et en toute convivialité, des expériences, bonnes pratiques et nouvelles idées pour renouveler ses actions de culture scientifique. Le sujet de cette 6ème édition : les sciences participatives.

Les programmes de sciences participatives, aussi appelées sciences citoyennes ou sciences collaboratives, permettent à tous citoyens de participer à des projets scientifiques, principalement en récoltant des données et en aidant à leur interprétation. Ces projets peuvent être considérés comme une nouvelle forme de médiation. Au-delà de la récolte d’informations, participer à un programme de sciences participatives permet de s’approprier la démarche de recherche et d’acquérir de nouvelles compétences. Pourquoi et comment intégrer les sciences participatives dans ses actions de médiation scientifique ?

Pour nous éclairer deux intervenantes ont partagé leurs retours d’expérience et conseils le temps de midi :

Des programmes de sciences participatives adaptés aux activités de médiation scientifique

Vigie-ciel, programme de sciences participatives porté par le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, invite le public à observer les étoiles filantes et à rechercher des météorites et des cratères d'impact. Pour vigie-ciel, la question de la médiation a été présente dès le départ : le programme a été construit avec des médiateurs et des scientifiques.

Le programme Vigie-ciel compte d’ailleurs parmi ses relais de nombreuses structures de médiation. La Coupole par exemple dans les Hauts-de-France propose des séances de planétarium dédiées qui mettent en avant la possibilité de participer à des programmes de sciences participatives.

Intégrer des programmes de sciences participatives existants dans ses médiations

Carrefour des Sciences et des Arts intègre depuis quelques années des programmes de sciences participatives dans ses médiations. L’association utilise notamment le programme Opération Papillons de Vigie-Nature et l’a même intégré dans l’une de ses expositions : [En]quête d’insectes. Le public est amené à retrouver des papillons cachés sur les totems de l’exposition et à les identifier à l’aide de fiches à remplir. Il découvre ainsi concrètement en quoi consiste identifier des insectes pour un programme comme Opérations Papillons.

Carrefour des Sciences et des Arts utilise également Sauvages de ma rue, un projet porté par le laboratoire CESCO du MNHN, animé par l'association Tela Botanica et faisant partie également de Vigie-Nature. Le programme consiste pour le public à faire la liste des espèces qui poussent dans sa rue en remplissant une fiche de terrain et en l’enregistrant ensuite en ligne. Ce programme permet de toucher un large public même les plus âgés moins habitués aux outils numériques, selon Magali Constant. Pour elle, les animations intégrant les sciences participatives permettent d’aider le public à faire ses premiers pas dans un programme. Les sciences participatives peuvent intimider ou ne pas être connu du grand public, les découvrir via des actions de médiation leur permet alors de s'engager à y contribuer plus facilement. Les acteurs de la médiation peuvent être ainsi un levier pour que les gens passent à l’action et peuvent aussi avoir le rôle de relais entre le public et les chercheurs.

Quel public est touché par les sciences participatives ?

Pour Asma Steinhausser, en tant que créateurs de programmes de sciences participatives, il est important de bien cibler son public. Pour que le programme fonctionne au mieux et soit le plus adapté possible, l’idéal est de faire un travail spécifique et approfondi avec le public visé en amont et pendant le programme.

Le type de public touché varie ainsi selon les programmes de sciences participatives : adultes, jeunes enfants, scolaires... Néanmoins de manière générale, le public majoritaire est celui des retraités puisque participer à un programme de sciences participatives demande un minimum de temps et d’investissement.

Comment choisir un programme de sciences participatives ?

Carrefour des Sciences et des Arts choisit ces programmes en fonction du type de public, de ses intérêts et affinités et également du territoire touché. Magali Constant a par exemple constaté qu’un programme concernant les oiseaux fonctionne particulièrement bien avec les enfants car ils peuvent les voir facilement.

Comment rapprocher les mondes de la médiation et des sciences participatives ?

Asma Steinhausser constate que les acteurs de la médiation scientifique et ceux des sciences participatives n’ont pas assez l’occasion de se rencontrer et d’échanger. Elle propose donc d’avoir plus d’espaces de discussions pour rapprocher les deux mondes.

Quelques conseils pour finir

  • Ne pas faire tout seul.
  • Bien voir ce qui est adaptable à son territoire
  • Y dédier du temps et mettre en place un suivi
  • Tester, tester !!
  • Si le thème est porteur, ne pas hésiter à se lancer et demander le soutien de son supérieur
  • Prendre en compte que les programmes de sciences participatives ne sont pas figés et évoluent sans cesse : ils se ramifient, se réinventent et permettent de nouveaux partenariats.

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