Les incendies et leur bilan carbone très sous-estimés jusqu’à présent

Publié par IRD Occitanie, le 15 octobre 2025

La mise en service de deux nouveaux satellites d’observation des feux éclaire sur leur ampleur, leur impact et la résilience des milieux détruits.

Détectés depuis l’espace grâce au satellite MODIS à partir du début de ce millénaire, les incendies en milieu naturel auraient été largement sous-évalués. Sa faible résolution, de l’ordre du pixel pour 500 mètres au sol, ne permettait en effet pas de distinguer les petits feux, jugés négligeables, ni de comptabiliser leurs émissions de carbone. Le lancement de deux nouveaux types de capteurs bien plus sensibles, VIIRS américains et Sentinel européens, bouleverse les connaissances en la matière.
En analysant leurs observations, les scientifiques de l’IRD et leurs partenaires ont ainsi montré que les surfaces brûlées, leur contribution à la déforestation et les émissions de carbone étaient en réalité deux fois plus élevées que ce que l’on pensait !
Mais l’accès à ces nouvelles données révèle aussi la capacité de résilience de certains milieux après le feu : les stocks de carbone relargués dans l’atmosphère vont en effet se reconstituer plus ou moins rapidement au gré de la repousse de la végétation. En Afrique de l’Ouest, l’analyse de dix ans d’images révèle ainsi que les zones herbacées de savane ont restauré leur surface foliaire en un an. En revanche, pour les forêts, ce processus peut prendre plusieurs années selon les conditions climatiques et édaphiques.
Ces données fines ouvrent de nouvelles perspectives : en favorisant des brûlages précoces et modérés, il devient possible de limiter les pertes de carbone et d’aider les savanes à mieux s’adapter à un climat toujours plus chaud et plus sec.


par Olivier Blot, IRD le Mag'

Source : https://lemag.ird.fr/fr/les-in...

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