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EXPLOREUR - L'agenda

Escapade à la Cité de l’Espace, objectif Nuit Européenne des Chercheurs !

Publié par Hélène PIERRE, le 14 octobre 2022   570

Article rédigé par Charlotte Perez-Moncla et Mallaury Armengol

30 septembre 2022, 18h. Me voilà dans le bus, le programme entre les mains. Je l’ai depuis un bout de temps, mais ça y est, c’est enfin ce soir, La Nuit Européenne des Chercheurs à la Cité de l’Espace ! Je suis tellement impatiente… Je vois déjà la réplique de la fusée Ariane 5 par la fenêtre. Les portes du bus sont à peine ouvertes que je m’empresse de descendre et de me diriger vers l’entrée. Ici, le premier casse-tête de la soirée commence : comment s’attache le bracelet que l’on nous distribue ? Du petit “ça sert à quoi ?” d’une petite fille à ma droite au “comment ça marche ?” d’une personne âgée à ma gauche, c’est dans une ambiance familiale et joyeuse que je franchis l’entrée. Je m’avance un peu et découvre les jardins sur une musique un peu venue d’ailleurs. L’atmosphère qui s’en dégage est assez intrigante et me plonge dans un autre univers. Le plus amusant, ce sont les réactions des enfants lorsqu’ils découvrent le robot explorateur YUTU-2 avant même d’entrer dans la Cité.

Je me dirige vers l’accueil avec mon premier objectif de la soirée : réserver une place au speed-searching pour pouvoir échanger avec des chercheurs et doctorants pendant dix minutes sur leurs travaux. Comme j’ai encore le temps avant mon tour, je décide de me faufiler à travers les visiteurs à l’intérieur du bâtiment principal. Je me retrouve dans le passage menant aux différents étages où une chorégraphie humaine prend vie : des familles avec enfants, des couples, des groupes d’amis… s’agitent à la recherche de savoirs. Un joyeux vacarme en ressort et c’est incroyable de voir autant d’enthousiasme ! En me dirigeant vers le stand “À vos nez, prêts, partez !”, je croise une dame qui était censée rentrer à son hôtel, mais qui a vu l'événement de dehors et qui a tout simplement décidé de participer. Elle passe une super soirée. En arrivant sur ce stand, nous sommes surprises par une forte odeur de cannabis qui attise notre curiosité. Les chercheurs nous expliquent qu’il s’agit d’une plante qui a la même odeur mais qui, elle, n’est pas illégale… Mais on ne peut pas en extraire l’odeur, elle n’est présente que lorsque la plante est fraîche.

Je me retrouve de nouveau devant l’escalier. Je monte alors au premier étage pour aller voir la pierre de Lune : j’en ai entendu parler de nombreuses fois, c’est le moment de la voir de mes propres yeux ! Sur mon chemin, de nombreuses installations de la Cité sont restées allumées pour que les visiteurs en profitent. J’ai pu également observer des petits robots contrôlés par des visiteurs avec des morceaux de bois et des drones aussi. Arrivée à la pierre de Lune, j'assiste à une scène plutôt amusante : des enfants, tous habillés en scientifique, opèrent des animaux en peluche. Ils tiennent des seringues pour endormir une souris, un poisson ou une drosophile pour lui extraire sa graisse. Mais plusieurs préfèrent endormir leurs parents, voire même les opérer ! Ce n’est pas gentil… mais ça les fait beaucoup rire.

Je jette un coup d'œil à ma montre… c’est déjà mon tour pour le Speed-searching ! Je dévale les escaliers et arrive sur le stand. J’entre dans la salle où la lumière tamisée et la moquette lunaire rendent l’ambiance super cosy. Je m’approche du premier chercheur, m’assois et lui dis timidement bonjour. Il m’accueille avec un grand sourire et me fait me sentir à l’aise super rapidement. Deux autres personnes se joignent à nous et les dix minutes d’échanges commencent. Au centre de notre petit cercle se trouve, posé sur un cube lumineux, un objet en lien avec les travaux du chercheur. C’était une pendule aux mouvements chaotiques. Mon cerveau entre en panique, du déterminisme chaotique ? Des équations qui permettent de prévenir le hasard ? Je reste malgré tout super attentive aux paroles du chercheur, tout comme les personnes à mes côtés. Un jeune garçon lui demande s’il se sert de ses équations au quotidien : apparemment oui, mais seulement le week-end quand il joue de la musique. Le gong sonne, l’échange est terminé. C’était dense mais beaucoup trop court, j’en ressors avec plus de questions qu’à mon arrivée ! Le chercheur accepte de me donner son contact, je pourrais lui envoyer mes questions par mail ! Je peux choisir un autre lieu d’échange : je passe à côté d’une doctorante en sciences humaines avec deux boîtes face à elle, puis une autre avec des pommes. D’après une petite fille, cette dernière est spécialiste en “pommologie”. Un autre enfant a décidé de devenir “un scientifique du cerveau”, lui aussi. J’aurai beaucoup aimé avoir accès à ce genre d’évènements, étant enfant… Je décide de participer à l’échange avec le chercheur qui illustre ses travaux sur la potentielle présence de cellules souches dans le sang avec des balles de scratch. Je vois aussi d’autres étudiants qui essaient d’obtenir des contacts pour de futurs stages… J’aurai dû faire ça moi aussi, je le note pour l’année prochaine.

Maintenant que j’ai fait le tour de tous les chercheurs, je commence à avoir faim et me dirige donc vers l’extérieur pour commander un burger et des frites à l’un des trois food-trucks présents dans les jardins. Je m’installe sur un banc et observe les nuages se teinter de rose, rendant hommage à cette ville dans laquelle se déroule une des trois-cents représentations en Europe. Le ciel ne tarde pas à dévoiler les étoiles qu’il contient, rendant l’expérience encore plus magique. La pause du repas c’est aussi le moment pour les chercheurs de retrouver leurs proches et pour les enfants de danser sur la musique diffusée par Clutch. Un groupe termine de manger et l’une des personnes se lève en disant “allez, j’ai soif de savoir !”. Je ne tarde pas à moi aussi me diriger vers une autre installation, cette fois dans le jardin. Sur le chemin, des enfants sont intrigués par les grosses planètes et par une étrange bulle dans laquelle d’énigmatiques formes apparaissent. Je continue de marcher un peu et devant moi se dresse la fusée Ariane 5 sur laquelle des images de l’espace sont projetées. C’est un beau moment qui m’a personnellement très émue.

Je continue dans les jardins jusqu’au terrain martien où je découvre Perseverance et Zhurong, les rovers grandeur nature qui évoluent actuellement sur Mars. C’est assez impressionnant de les voir en vrai. Avec le décor autour, j’ai vraiment l’impression d’être sur une autre planète !

Après cette démonstration de rovers, je décide de revenir à l’intérieur pour déambuler encore un peu à travers les stands avant de tomber nez à nez avec d’autres gens de mon TD. La soirée passe à toute vitesse et l’heure de partir s’approche. On décide de retourner une dernière fois au dj-set mais en arrivant vers l’accueil, on assiste à une performance artistique de quatre danseurs vêtus entièrement de noir avec des lignes bleues et vertes le long du corps. Au début, personne ne comprend réellement ce qu’il se passe, on regarde simplement. Puis, au fur et à mesure, les musiques changent et la poésie s’installe. Je suis très heureuse d’avoir assisté à cette représentation magique. A la fin, chaque danseur a fait venir une personne au milieu du cercle et nous avons tous dansé ensemble avec un large sourire. Lorsque la musique s’arrête, les danseurs repartent aussi étrangement qu’ils sont arrivés et nous en profitons donc pour aller vers la fusée et danser un peu avant qu’Ariane 5 n’aille dormir.

Quelques minutes plus tard, les voix des organisateurs s’élèvent à travers le bâtiment et les jardins, sonnant la fin de l’évènement. C’est avec la tête remplie et un peu dans les étoiles que je rentre à la maison. J’espère que l’année prochaine, la Nuit des Chercheurs sera aussi bien que celle-ci…!

Crédit photo : © Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées - Adrien Basse-Cathalinat