UN "LONG CHEMIN VERS L'EGALITE"

Publié par Claire Adélaïde Montiel, le 27 février 2018   1.5k

En France, aujourd’hui, bien que la République ait instauré l’égalité hommes-femmes et que de remarquables avancées aient été constatées dans la deuxième moitié du XX° siècle, la situation des femmes est loin d‘être satisfaisante. Certes elles ne sont plus considérées comme des mineures juridiques. Elles ont le droit de voter, d’être élues, de choisir leur emploi, de gérer leurs biens propres. Cependant, la France, pays des Droits de l’Homme, a été obligée de mettre en place des lois contraignantes pour avoir plus de 5 à 10 % de femmes à l’Assemblée Nationale. La parité, bien qu’imposée par la loi, n’est respectée qu’en partie. Et, dans le domaine scientifique force est de constater qu’un chercheur sur trois seulement est une chercheuse. D’autre part, les salaires des femmes sont encore aujourd’hui, à compétence égale, en moyenne 23 % plus bas que les salaires des hommes, et les secteurs les plus féminisés, moins valorisés, sont en conséquence moins bien rémunérés. Toutes choses qui justifient, si besoin en était, que dans le monde entier, lors de la journée des femmes fixée au 8 mars depuis 1977 par l’ONU et en 1982 par le gouvernement français, chacun, chacune se mobilise pour créer les conditions d’un avenir plus équitable. L’excellent supplément du Journal du CNRS édité en mars 2010, Le long chemin vers l’égalité, reste plus que jamais d’actualité. C’est la raison pour laquelle on voit, en ce mois de mars, fleurir dans la presse une moisson d’articles sur le sujet et, dans les communes, dans les associations, des initiatives pour mettre en lumière les femmes créatrices et scientifiques.

A Léguevin du 5 au 11 mars, sciences et arts se conjuguent au féminin avec un riche programme intitulé La semaine internationale de la femme qui fera leur place à divers modes d’expression : les arts graphiques avec l’exposition « 50 femmes » de Sophie Lasserre ; le cinéma avec, le mardi soir, la projection du film de Xavier Legrand : Jusqu’à la garde ; la musique avec, le jeudi 8 mars, un concert d’Anna Jbanova, pianiste de renommée internationale ; la littérature avec, à la médiathèque, une attention particulière portée aux œuvres de femmes ou traitant des femmes. En soirée deux conférences évoqueront, le lundi à 20 h30, Les Femmes de science et de savoir par Claire Adélaïde Montiel présidente de l’association Fermat Science et, le jeudi : les femmes artistes par Geneviève Furnémont.

A Beaumont de Lomagne, les collégiens seront invités, du 12 au 23 mars, à découvrir les mathématiques au féminin à l’initiative de l’association Fermat Science qui, depuis 3 ans déjà, accueille dans la maison natale du mathématicien Pierre de Fermat, les jeunes d’Occitanie dans le cadre de sa quinzaine d’activités Femmes en science. L’objectif de Fermat Science est de promouvoir l’image de la science chez les femmes et l’image des femmes de science. Le thème choisi pour 2018, la géométrie des métiers, se déclinera en plusieurs activités. Une visite d’exposition : La géométrie dans tous ses états, un jeu-visite dans la bastide de Beaumont, un atelier sur les graphes et l’optimisation des trajets : le chemin le plus court. Des rencontres de femmes scientifiques et une conférence par une officière de la marine marchande spécialisée dans le domaine des télécommunications sous-marines offriront aux élèves l’opportunité de prendre conscience que, filles ou garçons, ils peuvent choisir les métiers scientifiques et qu’il y a place, pour les filles aussi, dans la société.

Trois semaines, c’est tout juste le temps de semer dans le grand public et chez les jeunes des petites graines dont on espère qu’elles germeront. Faire prendre conscience, comme le souligne la chercheuse Stéphanie Arc, que « ce qu’on qualifie de « masculin » et de « féminin » relève de normes et de catégories sociales. », qu’on peut « déraciner le régime du genre » et aussi ,pour citer une autre chercheuse, Agnès Netter, directrice de la Mission pour la place des femmes au CNRS que : « Tout souci d’équité mis à part, favoriser la mixité des équipes est, à coup sûr un gage d’excellence… à l’heure où le monde de la recherche est de plus en plus ouvert et concurrentiel »

Les élèves du collège Despeyrous devant le mur de fractales qu'ils ont réalisé.