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Du salaire aux pièces au salaire au temps ?

Publié par Mondes Sociaux, le 5 février 2021   790

film recherche par Jeanne Menjoulet


C’est durant la première moitié du XXe siècle que les minimas de salaires sont progressivement mis en place. C’est aussi au cours de cette même période qu’une rémunération au temps prend progressivement le pas sur les rémunérations aux pièces. Cette histoire sociale qui débute aux années 1900 pour s’achever à la veille de la Seconde Guerre mondiale, s’intéresse à la formation d’un salariat en tant que tel. Seconde partie d’une série documentaire sur l’histoire du salariat, ce film s’intéresse aux changements sociaux et législatifs liés à l’organisation du travail en France. 

Comment est-on passé, durant la première moitié du XXe siècle, du salaire aux pièces au salaire au temps ? De quelle manière se sont développées de nouvelles formes d’organisation de travail et de classifications des salarié-e-s ? Comment ont été peu à peu mis en place des minimas de salaires ? Afin de répondre à ces questionnements, Jeanne Menjoulet s’intéresse à différentes périodes de mobilisations dans l’histoire sociale : les grèves des couturières à la Belle Époque, la grève contre le chronométrage, le taylorisme chez Renault en 1913 ou encore les grèves sous le Front Populaire.

Certaines séquences de ce film font notamment un focus sur les usines Renault. En effet, l’entreprise, qui voulait appliquer le taylorisme dans ses usines, est marquée par une grève contre le chronométrage en février-mars 1913. La mise en place des chaînes de montage et de la rationalisation de la production se fait alors très progressivement.

La matrice du contrat de travail s’étend ensuite progressivement, mais avec une persistance du sweating system (dont il était question dans la première partie de cette série documentaire), et un poids important des travailleurs isolés comme les couturières par exemple. Un autre des temps forts de cette histoire est la vague de grèves qui marque le Front Populaire en 1936. Une dynamique de signatures de conventions collectives est ainsi impulsée par les grèves et la loi du 24 juin 1936 leur apporte alors un cadre juridique et légal. A partir d’une présentation concrète des grèves de 1936 chez Renault, ce documentaire montre finalement une grève très différente de l’image d’Epinal de fête populaire.

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