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« Chérie, t’as bien pris ta pilule ? » La charge mentale de la contraception

Publié par Mondes Sociaux, le 22 mars 2022   1.3k

Vidéo Avides de recherche par Tania Louis

Aujourd’hui en France, la contraception repose principalement sur le schéma suivant : utilisation de préservatifs en début de vie sexuelle, passage à la pilule lorsque la relation conjugale est stabilisée et, finalement, à un dispositif intra-utérin après avoir eu des enfants. Mais les pratiques varient selon les pays : à l’échelle mondiale, le premier moyen de contraception est la stérilisation, féminine ou masculine.

C’est ce que, Cécile Thomé et Mylène Rouzaud-Cornabas, analysent dans leur article intitulé « Comment ne pas faire d’enfants ? La contraception, un travail féminin invisibilisé », publié dans Recherches sociologiques et anthropologiques en 2018.

Après sa légalisation, la pilule contraceptive a été considérée comme un outil d’émancipation féminine, permettant de maîtriser sa propre fertilité. Mais son adoption a conduit à un désengagement masculin.

Les travaux menés pour caractériser la charge que représente la gestion de la contraception identifient quatre formes de travail exécuté par les femmes. Le premier est le suivi médical régulier.

Les femmes doivent par ailleurs effectuer un travail fastidieux de recherche d’informations si elles souhaitent utiliser des méthodes de contraception alternatives.

Une fois la contraception choisie, ce sont majoritairement les femmes qui s’assurent de sa mise en œuvre. Ce troisième travail peut être conséquent, quelle que soit la méthode contraceptive choisie.

Enfin, d’après une enquête de 2013, un tiers des femmes sous contraception déclarent ressentir des effets secondaires dont l’accommodation représente un autre travail invisible.

Le paysage contraceptif français est le fruit d’une histoire récente qui continue d’évoluer. Il reste essentiel de s’interroger sur ses conséquences pour pouvoir l’améliorer mais aussi sur les enjeux en termes d’égalité femmes-hommes.