Acteurs et valeurs du sport, réflexions plurielles
Le rapport public du Conseil d’État « Le sport : quelle politique publique ? » de 2019, sans ambages, relevait : « le sport, qu’il se pratique ou qu’il se regarde, est devenu un fait de société majeur et mentionnait : « fait social global, il reflète les évolutions sociales et économiques contemporaines (…) Le sport apparaît ainsi au confluent d’enjeux sociétaux majeurs concernant l’éducation, la citoyenneté, la sécurité publique et la santé ». Aux 34 millions de pratiquants d’activités sportives, le gouvernement s’est fixé pour objectif trois millions de pratiquants supplémentaires d’activité physique et sportive d’ici aux Jeux Olympiques et paralympiques de 2024. Les pratiquants ne forment pas un tout unique, les profils et les finalités poursuivies sont différentes. En France, la recherche de bien-être (santé, loisir…) se substitue à celle de la compétition. Cependant, cette dernière n’est pas oubliée comme l’attestent les audiences records réalisées par les grandes manifestations sportives et les positions occupées par les grands champions dans les sondages de popularité. Ces deux derniers constats sont transposables à l’échelle internationale. Jeux Olympiques, Coupe du Monde traduisent médiatiquement et économiquement l’importance du sport et la toute-puissance des instances organisatrices.
Ces dernières ainsi que les fédérations nationales ont un rôle essentiel.
Un paradoxe est à relever : dans une approche très générique le sport est mondial, mais à géométrie variable.
Le vocable « sportif » recouvre le sportif occasionnel ou amateur coureur et le sportif professionnel aux revenus stratosphériques. Diversité des régimes juridiques : Institutionnellement, aux sports aux ligues fermées dits système nord-américain s’opposent le processus d'ascension - rétrogradation du sport européen .
Diversité des acteurs, mais selon les présentations unité des valeurs. De l’association à but non lucratif à la société commerciale sportive professionnelle, on prête au sport, notamment, le dépassement de soi, le Fair-play -avec le nécessaire respect des règles mais aussi de l’adversaire - ou la cohésion et la solidarité et plus récemment l’éthique, l’épanouissement physique et psychologique…Ces valeurs du sport sont donc d’abord intrinsèques mais elles sont aussi extrinsèques dans la mesure où elles sont de plus en plus « exportées » dans d’autres domaines, spécialement le monde de l’entreprise.
Par ailleurs, le sport et les Activités Physiques et Sportives sont le reflet des débats et problématiques actuels : de la fracture sociale aux déserts territoriaux, la politique publique du sport ne fait pas exception. De même si désormais l’organisation des J.O se décline en des jeux handisports, tout ne semble pas encore réglé en termes de visibilité. Les problématiques du genre, la place des femmes viennent aussi rappeler que à l’image de la société, des freins demeurent. Enfin, le sport doit depuis des décennies faire face à la violence, celle des supporters, celle des joueurs et notamment dans le sport amateur. Problème latent, mais non réglé d’une confusion entre l’affrontement, le combat sur le pré et les rixes, bagarres hors du terrain - dans les gradins - et hors des enceintes sportives. Aujourd’hui et demain, l’environnement et le développement durable occupent de plus en plus les réflexions des instances et pratiquants sportifs.