Communauté

Mondes Sociaux

L’alternance : un atout, mais pour qui ?

Publié par Mondes Sociaux, le 7 mai 2025   39

Article d'Elsa Personnaz et Arthur Félix W. Sawadogo

Parmi les mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics pour améliorer l’accès à l’emploi des jeunes, l’alternance occupe une place centrale. Or, alors même qu’ils pourraient en tirer  particulièrement bénéfice, l’alternance semble plus difficile d’accès pour les jeunes des Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville (QPV). Comment expliquer ce paradoxe ?

Les jeunes originaires des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) quittent le système éducatif moins diplômés que les autres, et en ayant moins souvent suivi une formation en alternance, notamment au niveau du secondaire. Pourtant, cette voie de formation est un levier d’amélioration de leurs chances d’accès à l’emploi (et plus encore à l’emploi stable). Quelles sont les raisons du moindre accès de cette population particulière à l’alternance ?

Qui sont les jeunes des QPV ?

Au nombre de 1 500, les QPV sont des territoires d’intervention du ministère chargé de la Ville, définis par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014 sur la base d’un critère de bas revenu.

Les jeunes résidant dans ces quartiers sont confrontés à des difficultés persistantes d’accès à l’emploi. Dans le cadre d’un partenariat avec l’Agence Nationale pour la Cohésion des Territoires (ANCT), le Centre d’études et de recherche sur les qualifications (Céreq) documente depuis plusieurs années leurs parcours scolaires et leurs débuts dans la vie active. Les données issues de l’enquête menée en 2020 sur la Génération 2017 confirment que les jeunes résidant en QPV connaissent davantage de difficultés scolaires et sont moins diplômés que les jeunes résidant dans les quartiers environnants : 26 % sont non-diplômés (contre 10 % pour des autres) et seulement 27 % sont diplômés du supérieur (contre 54 %). En 2020, leur taux de chômage est deux fois plus important que celui de leurs « voisins », c’est-à-dire des jeunes issus des quartiers environnants.

Ces difficultés d’insertion sont en grande partie attribuables au plus  faible niveau de diplôme dont ils disposent à la sortie des études, celui-ci étant lui-même un marqueur de caractéristiques sociodémographiques plus défavorisées.[...]

Lire la suite sur Mondes Sociaux

Illustration d’Adèle Huguet pour Mondes Sociaux : licence CC BY-NC-ND
Crédits  image de mise en avant :  Icône de Freepik - Smashicons