Que seraient les sciences... sans les femmes ?
Publié par Claire Adélaïde Montiel, le 21 mars 2022 890
L’égalité entre garçons et filles ne va pas de soi. En effet, on constate que les filles, pendant leur scolarité, réussissent mieux que les garçons. Pourtant au moment de choisir une grande école ou une carrière universitaire, les filles optent, le plus souvent, pour des formations moins scientifiques que les garçons et s’orientent plutôt vers les lettres, le social et les services.
Une tendance désastreuse
De ce constat est née une série d’initiatives pour contrer cette tendance qui se révèle désastreuse pour les femmes comme pour la société. Au titre des mesures mises en place on comptera chaque année, depuis 2016, la manifestation « Femmes en sciences 82 » que Fermat Science organise pour les élèves du collège dans le cadre de la fête des maths et de la journée internationale des droits de la femme.
Le but de ces rencontres est de promouvoir l’image de la science auprès des femmes ainsi que celle des femmes dans les sciences. De multiples questions se posent en effet. Comment donner confiance aux filles pour les inciter à choisir une filière scientifique ? Comment les informer sur les situations qui s’offrent aux femmes après des études scientifiques et techniques ?
Une boîte à outils bien garnie
En cette année 2022, plusieurs intervenants sont venus répondre à la question posée par Fermat Science : que seraient les sciences… sans les femmes ?
Les outils mis en place sont de nature variée : une programmation riche et diversifiée, des conférences, des ateliers, une exposition, un jeu visite et un escape game.
Le nouveau format imaginé par Sabine Boltana, médiatrice en charge du projet, a permis sur 2 jours à 350 jeunes et enseignants venant de 2 collèges du Tarn et Garonne, de rencontrer 25 intervenants de plusieurs structures et associations, de découvrir des femmes éminentes, mais aussi de manipuler des objets mathématiques créés dans le cadre des ateliers proposés.
A la rencontre de femmes prestigieuses
Trois mathématiciennes ont été mises à l’honneur.
Pour découvrir l’identité d’Antoine Auguste Le Blanc, alias Sophie Germain, les élèves ont été amenés à répondre à des défis mathématiques. La mathématicienne et philosophe leur a été présentée et ils ont dû, à l’aide d’un matériel pour le moins inattendu, réaliser une tour en vérifiant la théorie des surfaces élastiques de Sophie Germain, théorie qui a permis la construction de la Tour Eiffel.
Pour découvrir le parcours de la première femme à recevoir la médaille Fields pour ses travaux de recherche sur les surfaces, Maryam Mirzakhani, ils ont écouté la conférence d’Arnaud Chéritat, mathématicien à l’Université Paul Sabatier à Toulouse et membre du bureau de l’association « Les maths en scène » de Toulouse.
Enfin, la grande mathématicienne spécialiste des solides réguliers, Alicia Boole, leur a été présentée sous forme d’un conte animé par Marie Lhuissier, mathématicienne elle-même exerçant dans le cadre de l’Université de Lyon.
De ce fait, il est devenu évident pour le jeune public que l’art et les maths ne sont pas antithétiques. Trois ateliers leur ont été proposés pour mettre la géométrie au service de l’art et créer de la beauté avec un minimum de matériel.
Préparer son avenir
Et pour entreprendre une carrière où les sciences ont leur place quels sont les outils dont disposent les jeunes filles ? Julie Batut, chercheuse en biologie au CNRS et membre de l’association « Femmes et Sciences », qui a elle-même bénéficié d’un accompagnement au début de sa carrière universitaire, a présenté aux élèves le programme de mentorat qui vise à accompagner les jeunes chercheuses.
Quant à Fabienne Vaillant et Catherine Vampouille, entrepreneures, elles ont partagé avec les élèves présents leur parcours d’études et les étapes qu’elles ont dû franchir pour créer leur propre entreprise. Elles ont répondu à leurs questions pour les aider à réfléchir à leur orientation.
Et pour finir « Les chemins buissonniers » de Toulouse ont proposé, en plus de leur exposition, une vidéo pour tenter de répondre à la question piège : existe-t-il une différence entre le cerveau des filles et celui des garçons et l’un et l’autre sexe ont-ils ont des prédispositions à suivre ou pas une voie scientifique. Grâce à une analyse du fonctionnement cérébral, l’animatrice a donné aux jeunes des clefs pour les aider à déconstruire les stéréotypes de genres au regard de la plasticité cérébrale. En bref, filles ou garçons ont les mêmes chances pour peu qu’ils parviennent à avoir confiance en eux-mêmes !