Abeilles et biodiversité

Publié par Claire Adélaïde Montiel, le 9 octobre 2022   820

Les insectes pourraient disparaître de la planète d’ici à 100 ans ! Et pourtant, ces « invisibles » en déclin mondial ont une importance vitale pour les écosystèmes planétaires. Comment parler du changement climatique, thème de la Fête de la science 2022, sans évoquer la vie des insectes en général et des abeilles en particulier ?

Essentielles à la pollinisation de la plupart des plantes à fleurs et donc à l'alimentation d'un grand nombre d'animaux, y compris nous, les êtres humains, les abeilles assurent un service écosystémique à la base du fonctionnement de tous les écosystèmes terrestres. Il est donc vital de mieux  les comprendre pour mieux les protéger et, par le fait même, de protéger notre environnement dont la qualité ne cesse de se dégrader.

Apiculteur au service ses abeilles

A cet effet, Marc Montiel, appartenant au syndicat d’apiculteurs L’abeille tarn-et-garonnaise présentera durant la semaine aux jeunes d’âge scolaire et le dimanche au tout public le rythme de vie d’un apiculteur calqué sur celui de ses abeilles.

Dès que les jours raccourcissent et que le temps fraichit, les abeilles butinent le lierre, dernière plante à fleurir. Puis la pénurie de nourriture arrive. L’apiculteur veille alors à nourrir ses avettes avec des pains de sucre. Au début du printemps, il s’occupe de leur sécurité en piégeant les fondatrices des colonies de ces redoutables prédateurs que sont les frelons asiatiques. Au printemps et en été les avettes qui peuvent élargir leur rayon d’action jusqu’à trois kilomètres vont recueillir le pollen et le suc des centaines de fleurs qui les entourent. A La fin de l’été, l’apiculteur récolte le miel, mais protéger ses abeilles fait partie de ses préoccupations. A ce moment, c’est contre un parasite, le varroa, qu’il faut agir. Ainsi les abeilles pourront-elles passer un hiver tranquille, à ne s’occuper que d’elles-mêmes, car ces petites travailleuses ne chôment pas pendant la saison hostile. Au sein de la ruche, elles se serrent et agitent leurs ailes pour maintenir la chaleur nécessaire au maintien en vie de la « reine » et des larves jusqu’au prochain printemps. Ainsi est rythmée la vie des abeilles et celle de l’apiculteur.

A quoi pensent les abeilles ?

Le dimanche 16 octobre à 11 heures, dans le cadre des rencontres Exploreurs organisées avec le concours de l’université fédérale de Midi Pyrénées, le chercheur Mathieu Lihoreau viendra dans les locaux de l‘association La fabrique partager avec le public son expérience d’éthologue.
Les questions que se posent les scientifiques sont nombreuses : Quelles sont les causes et les conséquences de la disparition des insectes ? Quelles solutions existent sur le terrain de la recherche ? Quel rôle les citoyens peuvent-ils jouer dans les préservations des espèces ?

Les recherches sur la cognition animale montrent que les insectes ont une vie intérieure beaucoup plus riche que ce que l’on imaginait il y a encore 20 ans, avec des capacités cognitives sophistiquées et des signes d’émotions. Mathieu Lihoreau partagera avec le public ce que de nombreuses années d’étude lui ont permis de comprendre des capacités des abeilles malgré leur cerveau d’un mm3.

Lorsqu'on s'intéresse à l'intelligence animale, il est inévitable de faire des parallèles avec l'Homme mais ces parallèles doivent avoir une limite. les Insectes et les Hommes ont un ancêtre commun très lointain, duquel ils ont hérité un système nerveux. Comparer le cerveau et les capacités cognitives de ces deux espèces si différentes est donc utile pour comprendre comment l'intelligence a évolué à travers le règne animal avec ses spécificités en fonction des espèces.

Deux rencontres qui promettent d’être passionnantes et riches d’enseignement.