Siku fête ses un an !

Publié par Parc de Lunaret Ville de Montpellier, le 21 juillet 2025

     Siku a fêté son premier anniversaire ce 20 juillet ! C’est le premier bébé rhinocéros blanc du sud (Ceratotherium simum ssp. simum) né dans le parc. Cette sous-espèce de rhinocéros blanc est présente au sud de l’Afrique : de la Zambie à l’Afrique du Sud ainsi qu’en Ouganda et au Kenya. Le Zoo de Montpellier accueille actuellement quatre rhinocéros, dont les parents de Siku. 

Retour sur sa croissance

     Il y a un an de cela, après 16 mois de gestation, Siku voyait le jour. Troy, mâle aujourd’hui âgé de 14 ans et Nola, femelle âgée de 9 ans s’étaient accouplés en mars 2023. Plus d’un an après, c'est de façon complètement naturelle qu’à vu le jour un petit rhinocéros en pleine santé. Pendant toute la gestation, l’équipe des soigneurs était aux petits soins avec la maman, favorisant son bien-être et surveillant sa santé. 

     Depuis l’année dernière, Siku a bien grandi. À la naissance, les soigneurs avaient estimé son poids à 40 kg environ. C’est la fourchette basse pour un petit rhinocéros, mais rien d’inquiétant puisque Nola est un petit gabarit. Après un mois alimenté uniquement par le lait de sa mère, les soigneurs ont commencé à lui présenter d’autres sources de nourriture. Dans la nature, ce processus peut commencer entre le premier et le troisième mois du bébé rhinocéros. Petit à petit, le lait à fait place au foin et de temps à autre à de la luzerne. Cette dernière est riche en protéines, c’est un boost et une petite récompense. Il ne faut pas en abuser. Grâce aux soins de l’équipe animalière, la croissance de Siku se déroule parfaitement et à 10 mois, il faisait déjà 317 kg ! À l’âge adulte, il pourra peser entre 2 et 2,5 tonnes, le poids moyen d’un mâle de son espèce. Avant ça, il passera encore deux à trois années auprès de sa mère. Il partira ensuite dans un autre zoo européen, en fonction des recommandations du coordinateur de l’EEP (EAZA Ex-situ Program) rhinocéros blanc du sud. 

Prise par le Zoo de Montpellier

Une espèce menacée

     Classé Quasi-menacé (NT) sur la liste rouge de l’UICN, la population mondiale de rhinocéros blanc est aujourd’hui en baisse. À la fin de l’année 2017, la population était estimée à 18 064 rhinocéros blancs, répartis majoritairement dans cinq pays d’Afrique. Sur les deux sous-espèces de rhinocéros blancs, ceux du sud constituent la grande majorité de l’espèce. Les rhinocéros blancs du nord sont réduits à deux individus femelles depuis 2018, les rendant virtuellement éteints. Des croisements entre les deux sous-espèces sont envisagés par les scientifiques afin de reformer une population viable de rhinocéros blancs du nord. 

     Le rhinocéros blanc est l’espèce au statut de conservation le moins critique parmi les cinq espèces dans le monde : deux en Afrique (rhinocéros blanc et rhinocéros noir), trois en Asie (rhinocéros indien, rhinocéros de Java et rhinocéros de Sumatra). Cependant, il existe différentes menaces qui pèsent sur l’espèce. La principale est le braconnage, notamment pour récupérer leurs cornes. Il est estimé que 95 % de la corne sur le marché d’Asie de l’Est provenant d’Afrique est issue du braconnage. 

     Bien que n’étant que de la kératine (protéine qui compose les ongles, les poils et même les plumes), la corne de rhinocéros est utilisée en médecine chinoise et à des fins ornementales. De plus en plus, elle devient un objet de luxe pour réaliser des bijoux ou montée en trophée comme signe de richesse. 

     Depuis 2012, le braconnage s’est intensifié et la mortalité qu’il cause dépasse le taux de natalité des rhinocéros blancs. La population diminue donc petit à petit. L’augmentation du braconnage rend également les actions de conservation plus coûteuses. Le braconnage présente en effet des risques pour le personnel qui gère les réserves, mais demande aussi plus de matériel. Si cette tendance se poursuivait, cela pourrait entraîner une diminution plus drastique des plus petites populations de rhinocéros blancs. 

Prise par le Zoo de Montpellier

Des actions pour sa conservation

     Il existe différentes actions pour la conservation de l’espèce dans le monde. À commencer par la Convention de Washington (CITES : Convention on International Trade of Endangered Species). Signée à Washington en 1973, elle est séparée en trois annexes qui correspondent à trois niveaux de protection du commerce de tout ou partie des espèces qu’elles englobent. L’Annexe I, dont fait partie le rhinocéros blanc, est la plus restrictive, et le commerce est interdit. L’Annexe II comporte des espèces qui peuvent devenir en voie d’extinction ou dont il est important de réguler le trafic. Enfin, l’Annexe III comprend des espèces qui peuvent être soumises à des restrictions, mais le commerce n’est pas interdit. L’objectif est de limiter au maximum le commerce d’espèces animales et végétales menacées et de favoriser leur conservation. 

     Des associations œuvrent également pour la conservation des rhinocéros blancs. C’est le cas de Save the Rhino. Cette association, créée dans les années 90, a pour objectif de protéger les rhinocéros, de réduire le commerce illégal, d’engager les populations dans la protection de ces animaux et de regrouper les experts du sujet pour faire avancer les projets. Le Zoo de Montpellier soutient par des dons financiers cette association. Ces dons permettent d’acheter de l’équipement pour les rangers du parc de Hluhluwe-iMfolozi afin de les aider dans leurs missions de protection des rhinocéros. 

Prise par le Zoo de Montpellier

     Siku n’est pas seulement un adorable petit rhinocéros : il incarne un véritable espoir pour une espèce menacée. Sa naissance et sa croissance témoignent du travail attentif des équipes du zoo, mais aussi de l’efficacité des programmes de conservation. Il s’inscrit dans un effort collectif plus vaste, et montre qu’il est encore possible d’agir pour préserver cette espèce.