Les mines et la vallée de l’Orbiel : un week-end de rencontres et de découvertes autour de l’histoire, la géologie et la botanique

Publié par Société d'études scientifique de l'Aude, le 19 mars 2024   100

Ce WE était pour la Société d’études scientifiques de l’Aude (SESA), l’occasion de marquer le 135e anniversaire de sa création. En effet, Le 17 mars 1889 naissait la Société d’études scientifiques de l’Aude. Dès ces débuts, notre Société va, organiser des conférences et des excursions dans l’Aude, les départements voisins, et même à l’étranger, constituer une bibliothèque et publier, dès 1890, son premier bulletin. Elle compte alors 150 membres ; en 1914, ils sont plus de 250. Si à sa création, la Société était composée presque exclusivement d’autodidactes et d’amateurs, au sens noble du terme, pour qui la science est à la fois une passion et un loisir ; aujourd’hui, 135 ans plus tard, les professionnels et les chercheurs universitaires (honoraires ou en activités) sont majoritaires parmi les auteurs.

Dans ce cadre, la SESA a organisé en partenariat avec Patrimoine, vallées des Carbardès, un week-end de rencontres et de découvertes.

Lors de l'introduction le samedi 16 mars, M. Brail, maire de Lastours, a évoqué l'importance personnelle de l'histoire minière et de la Montagne Noire, soulignant son lien familial avec cette histoire.

Au cours de la première intervention, l'archéologue Marie-Elise Gardel a retracé l'histoire industrielle de la vallée, liée aux diverses exploitations minières depuis 1500 avant notre ère (premiers indices découverts par Jean Guilaine) jusqu'à nos jours. En fin de matinée, Lila Chauveau a abordé, en se basant sur les travaux de l'étude PRIOR, la manière dont les habitants de la vallée ont fait face aux pollutions grâce à la pratique du jardinage sur l'ancien bassin minier de la vallée de l'Orbiel.

Dans l'après-midi, après la diffusion du reportage de Valérie Cibot et Michel Coqblin de Mille et Une Productions, Claude Grison, directrice de recherche au CNRS, a présenté ses travaux et recherches sur la dépollution en utilisant les plantes, apportant ainsi un message d'espoir. Claude Grison, qui a créé 4 start-ups dédiées à l'exploitation des plantes dépolluantes, a été récompensée en 2022 par le prix de l'inventeur européen pour ses recherches sur l'utilisation des plantes dépolluantes comme écocatalyseurs.

Le lendemain, le dimanche 17 mars, les 2 associations, ont convié les participants, le temps d’une balade, à la découverte des chemins de l'éperon rocheux des châteaux de Lastours : une occasion de découvrir ce patrimoine naturel méconnu.

Au-delà de son intérêt historique, cette excursion a offert l’opportunité d'observer la diversité de la vie végétale et animale présente sur l'éperon, incluant les plantes, les lichens, les insectes tels que les papillons, les gastéropodes et les oiseaux, sous la houlette des spécialistes, Daniel Vizcaïno (géologie), Dominique Barreau (plantes), Bernard Dupin (oiseaux) et Jean-Claude Capéra (géologie).

Malgré une floraison débutante, cette balade a permis une immersion dans la nature des terrains anciens, calcaires et dolomies datant de quelques 540 millions d'années avant notre ère, accompagnée du chant des oiseaux et des premiers papillons, illustrant ainsi les informations contenues dans le Carnet de mémoire édité par l'association Patrimoines, vallées des Cabardès.

Pour conclure, cette excursion a également permis d'évoquer l'une des premières excursions proposées en juillet 1890 par la SESA, et de poser devant le trou de la Cité comme l'avaient fait les fondateurs il y a 135 ans.

135 ans séparent ces 2 photographies, prises toutes les 2 devant le trou de la Cité à Lastours.