Les étoiles brillent pour tous... à l’Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique de l’Ormes (ITEP) à Toulouse

Publié par Morgane Bouterre, le 27 mars 2017   1.9k

Depuis sa création en juin 2004, l’association " Les étoiles brillent pour tous " regroupe des chercheurs qui se proposent bénévolement d’amener la science là où on ne la trouve pas suffisamment.

Curieuse de découvrir comment ces chercheurs interagissent avec ces publics particuliers, je me suis rendue récemment à l’une de leurs interventions au sein d'un ITEP.


Propager la science là où on ne l’a trouve pas

Hôpitaux, maisons de retraite, établissements pénitentiaires sont autant de lieux dans lesquels l’association intervient.

C’est au travers de partenariats que l’association poursuit sa mission. En proposant des interventions de chercheurs confirmés du CNRS ou de l’Université ayant une sensibilité particulière pour la vulgarisation et la pédagogie, elle tente de diffuser la science auprès de publics empêchés.

Archéologie, astronomie, astrophysique, biologie, cancérologie, climatologie, éthologie, océanographie, paléontologie, pharmacologie, physique, sont autant de domaines scientifiques abordés en animation, conférences, excursion par l’association.

C’est à l’ITEP des Ormes, que l’association a rendez-vous aujourd’hui. Jean-Noël Sarrail, membre de l’association, intervient auprès de deux groupes de jeunes en compagnie de Bernard Dupré, président de l’association.

Ces jeunes présentent des troubles du comportement perturbant gravement leur socialisation et leur accès à la scolarité et à l’apprentissage.

Les ITEPs proposent accueil, accompagnement, apprentissages, mise en place de projets thérapeutiques et activités éducatives adaptées. Ils conjuguent au sein d’une même équipe, des interventions thérapeutiques, éducatives et pédagogiques.

Les objets comme support de médiation

Une salle spécifique a été prévue spécialement pour l’animation, dans le but de changer l’environnement habituel des jeunes.

Jean-Noël et Bernard Dupré nous expliquent qu’un programme a déjà été mis en place pour ces groupes autour de diverses thématiques traitant essentiellement des sciences de l’Univers et de la météorologie.

Aujourd’hui, ce sont les phases de la lune et les éclipses qui seront abordées.

Et quoi de mieux qu’un globe terrestre, une maquette de lune et une source lumineuse en guise de soleil pour transporter ce groupe de jeunes dans l'espace ?

Ces jeunes ayant beaucoup de difficulté à se concentrer ne serait-ce que quelques instants, Jean-Noël anime leur curiosité en se rapportant systématiquement à ces supports.

Solliciter, questionner, valoriser en permanence

Forcé de s’adapter constamment aux moindres réactions de son public, Jean-Noël Sarrail ponctue chacun des apports scientifiques par des questions et des remarques.

Pour leur donner confiance, et surtout éveiller en eux le plaisir d’apprendre et de découvrir, Jean-Noël ne cesse de valoriser chacune de leur intervention.

Je commence finalement à déceler un intérêt non négligeable chez ces jeunes. Tous cherchent, s'interrogent, interagissent, posent des questions. Certains d’entre eux se révèlent même être de fins connaisseurs, ce qui ne manque pas de m'impressionner !

La méfiance et la nervosité du début de séance ont finalement laissé place à la curiosité et l’enthousiasme. Heureuse d’avoir pu voir des étoiles briller dans les yeux de certains d’entre eux.

Des chercheurs accessibles à tous

C’est en sortant de leur tour d’ivoire et en se confrontant à ces publics que les chercheurs remplissent pleinement une part de leur mission. À savoir, conscientiser le grand public, sans aucune discrimination, des enjeux de notre société.

Jean-Noël Sarrail en est pleinement convaincu, déplorant également que davantage de moyens ne soit mis en place pour permettre d'ouvrir une fenêtre sur le monde extérieur auquel ces publics n'ont malheureusement pas accès.


Plus d'information sur l'association Les étoiles brillent pour tous.