Les différences biologiques observées entre les hommes et les femmes sont-elles entièrement expliquées par les différences chromosomiques ?
Publié par H Colineaux, le 18 octobre 2024 190
On observe en moyenne entre les femmes et les hommes des différences de fréquence cardiaque, de taux de cholestérol, d'activation du système inflammatoire... et même, selon certain.es, de fonctionnement cérébral ! Cela serait-il déjà programmé dans nos gènes, nous rendant definitivement incomparable, de façon innée ?
Cela serait trop vite oublier que la biologie est evolutive, complexe, dynamique, façonnée par nos vies, nos habitudes quotidiennes et expériences inattendues… et donc par les contextes dans lesquels nous évoluons et les normes de nos sociétés. Or, le « genre », c’est-à-dire ce phénomène qui va précocement et profondément façonner nos vies en fonction de la catégorie qui va nous être attribuée a la naissance (voir intra-utero), n’est-il pas encore aujourd'hui l’un des systèmes normatifs les plus forts ?
L’ouvrage « Déconstruire les différences de sexe : Le sexe biologique et le genre a l’épreuve de la méthode scientifique » se propose de démêler les mécanismes, biologiques et sociaux, qui construisent les différences biologiques entre les categories de sexe. Issu d’une thèse d’épidémiologie sociale soutenue à Toulouse par H. Colineaux, il tente de rendre accessible a tous et toutes les méthodes d’analyses utilisées, afin de montrer comment les sciences biomedicales peuvent se saisir de cet objet si complexe qu’est la société, et notamment une de ses composantes, le genre.