Fabrice Mopi Touoyem : Promouvoir une cacaoculture durable pour concilier production et préservation des forêts au Cameroun
Publié par IRD Occitanie, le 24 novembre 2025 1
Lauréat du programme Make Our Planet
Great Again (MOPGA) 2025, Fabrice Mopi Touoyem mène à l’UMR AMAP un
projet de recherche consacré à la durabilité des systèmes cacaoyers dans
le Centre et le Sud Cameroun. Il répond à nos questions
Pourquoi, selon vous, avez-vous bénéficié d’une bourse MOPGA ?
La
bourse MOPGA dont j’ai bénéficié est l’aboutissement d’un projet de
recherche solidement construit, auquel je me suis pleinement investi
avec le soutien de mon superviseur à l’UMR AMAP,
à Montpellier. Nous avons veillé à lui donner une pertinence
scientifique forte, en cohérence avec les thématiques du programme MOPGA
et en réponse aux grands défis environnementaux et sociétaux actuels.
Cette
bourse vise à me soutenir en tant que jeune chercheur afin de
développer ce projet au sein de l’UMR AMAP, qui m’accueille et où j’ai
déjà eu l’opportunité d’effectuer un premier séjour postdoctoral
particulièrement formateur à l’IRD.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir scientifique ?
© Fabrice Mopi Touoyem
Ma
motivation à devenir scientifique vient du caractère fascinant de ce
métier, qui permet de laisser une trace durable à travers la production
de connaissances utiles à la société. La recherche offre la possibilité
de proposer des solutions concrètes aux enjeux du développement.
Après
l’obtention de mon doctorat à l’Université de Yaoundé 1 en juillet
2022, j’ai eu la chance de bénéficier d’un contrat postdoctoral de deux
ans au sein de l’UMR AMAP, grâce à l’IRD. Cette expérience m’a permis de
m’immerger pleinement dans le monde de la recherche, d’en saisir les
enjeux et d’y trouver une véritable vocation. Ce premier postdoctorat a
constitué un tremplin décisif pour l’obtention de la bourse MOPGA.
© Benjamin Loïc Ndong Ndzana
Pourquoi avoir choisi de travailler avec l’IRD ?
L’IRD
est un institut de recherche de renommée internationale, reconnu pour
la qualité de ses travaux menés en partenariat, notamment dans les pays
du Sud. Au Cameroun, plusieurs de ses projets contribuent activement au
développement durable.
Travailler avec l’IRD représente pour moi une
opportunité unique d’évoluer au sein d’équipes de recherche hautement
qualifiées, de partager des expériences et de bénéficier de l’expertise
scientifique de chercheurs confirmés. Cette collaboration me permet
d’élargir mes compétences et de renforcer mes capacités de recherche
dans un environnement stimulant.
Comment vos travaux contribuent-ils à l’amélioration des conditions de vie dans votre pays ou votre région ?
© Leslie Magunte
Mes
recherches visent à améliorer les conditions de vie des producteurs de
cacao, qui représentent près de 70 % des ménages ruraux et dont
l’activité contribue à environ 60 % des revenus agricoles dans les
régions du Centre et du Sud Cameroun.
Je promeus une production
durable du cacao en associant aux cacaoyers des arbres fruitiers afin de
limiter la déforestation, de restaurer les forêts dégradées et de
renforcer la résilience économique des producteurs.
Cette approche
leur permettra d’accéder plus facilement à la certification et à la
commercialisation de leurs produits sur le marché européen à des prix
plus avantageux, tout en participant à la lutte contre le changement
climatique et à l’amélioration durable de leurs revenus.
© Séverin Bertin Ekolle
En quoi votre recherche s’inscrit-elle dans la science de la durabilité ?
Mes
travaux mobilisent une approche interdisciplinaire pour proposer des
solutions durables aux défis environnementaux actuels. Ils intègrent les
trois piliers du développement durable, environnemental, économique et
social, afin de trouver un équilibre entre ces dimensions.
Ils
contribuent également à l’atteinte des objectifs de développement
durable (ODD), notamment ceux liés à l’éradication de la pauvreté, à la
lutte contre la faim et au changement climatique.
Source : https://www.ird.fr/fabrice-mop...
Contact : Fabrice Mopi Touoyem, IRD, AMAP
Photo de bandeau : © Leslie Magunte
