Comment engager les jeunes dans le bénévolat : retour sur le 12e MIAMS

Publié par Echosciences Occitanie, le 21 juillet 2025

Les MIAMS – Midis Inter Acteurs-Actrices de la Médiation Scientifique – sont des rendez-vous en ligne organisés par le réseau Science(s) en Occitanie. Leur principe est simple : profiter d’une pause déjeuner pour échanger, dans un cadre convivial, autour de retours d’expériences, de bonnes pratiques et d’idées nouvelles pour faire évoluer les actions de culture scientifique. Le thème de cette 12e édition portait sur l’engagement des jeunes dans le bénévolat.

Le bénévolat, défini comme un engagement libre et non rémunéré, joue un rôle essentiel dans la vie associative. Les jeunes, par leur dynamisme et leurs idées, peuvent contribuer à faire évoluer les pratiques et assurer une continuité dans les actions. Mais plusieurs questions se posent : pourquoi les jeunes choisissent-ils (ou non) de s’engager ? Quels sont les leviers pour les mobiliser durablement ?

Deux intervenant·e·s ont partagé leur expérience et leurs conseils :

Retours sur le groupe de travail “Engagement des jeunes”

Dans le cadre du Réseau Science(s) en Occitanie, un groupe de travail Mobilisation et engagement des jeunes dans le dialogue sciences-société a été mené par Anne-Claire Jolivet et Annabelle Foucault du Carrefour des Sciences et des Arts. Ce travail a abouti à la production d’un document regroupant un plan d’actions concret et une série de recommandations destinées aux structures souhaitant impliquer davantage de jeunes. Parmi ces ressources, on trouve notamment un vademecum à garder en tête pour réussir à mobiliser durablement des jeunes bénévoles au sein de son organisation :

À ne pas perdre de vue

  • Donner du sens (mise en situation, contexte)
  • Créer de l’étonnement et de l’émerveillement, cela facilite l’engagement
  • Pour les structures qui accueillent : avoir du temps ! prendre du temps !
  • Garder en tête les temps d'engagement des jeunes : souplesse, pas forcément dans nos temps et horaires structurels ! 
  • Penser et anticiper les raisons du désengagement. 

Notre engagement pour que les jeunes s’engagent 

  • Varier les plaisirs ! les activités, les tâches. 
  • Essayer tout de même de les sortir de leur zone de confort (ne pas rester que dans sa bulle), à prendre des risques pour avancer 
  • Accepter la remise en question de nos propres codes par les jeunes 
  • Attention aux promesses non tenues : s’avancer sur des choses dont on est sûr, pour ne pas décevoir 
  • Permettre de voir l’aboutissement de l’action : calibrer une action pour qu’il soit possible d’en voir la réalisation concrète (et donner dès le début une forme finale possible) 
  • Célébration collective d’une réalisation concrète de projet 

Sortir de notre zone de confort 

  • Aider à faire le lien entre la personnalité et l’objet de l’engagement (valeurs, sens). Cela aide à l’engagement à long terme. 
  • Anticiper l’accueil de jeune : quelles questions se poser avant d’accueillir un jeune qui voudrait s’engager ? assurance, responsabilité… 
  • Le piège de la récompense : elle peut au contraire désengager ! reconnaître l’engagement mais sans promettre une récompense !

Où trouver de jeunes bénévoles ?

Plusieurs solutions ont été évoquées, à commencer par les plateformes de mise en relation entre bénévoles et associations :

Les intervenant·e·s ont aussi recommandé de se rapprocher des lieux fréquentés par les jeunes : missions locales, associations et événements étudiants. Les réseaux sociaux jouent également un rôle clé, en tant que canaux privilégiés de communication.

Ce qui freine l’engagement

Une question revient souvent du côté des structures : les jeunes acceptent-ils encore de "travailler gratuitement" ? Le bénévolat ne fait pas toujours partie de leur culture, et les réalités sociales (précarité, isolement, surcharge) compliquent parfois leur implication.

Malgré cela, de nombreux témoignages confirment que les jeunes peuvent s’investir avec enthousiasme, à condition que les projets soient concrets, porteurs de sens, visibles et valorisants. Éric Couffin souligne l’importance de leur confier des responsabilités, de leur permettre de constater les effets de leur action, et d’assurer un accompagnement bienveillant.

L’importance de la reconnaissance

La question de la valorisation universitaire a aussi été soulevée : reconnaissance via les crédits ECTS, intégration dans les cursus… même si ces initiatives dépendent de la volonté des établissements. Toutefois, la motivation des bénévoles ne devrait pas reposer uniquement sur ces éléments. Il est essentiel d’apporter une reconnaissance immédiate et concrète : open badges, articles de presse, implication dans la gouvernance, inclusion dans les projets.

Quels avantages pour les jeunes bénévoles ?

Pour attirer et fidéliser les jeunes, plusieurs pistes ont été évoquées :

  • Tout d’abord, de la convivialité : repas, échanges informels, temps de restitution de projet autour d’un pot convivial…
  • Eventuellement, des avantages matériels : goodies (t-shirts, écocups, pins…) créant un sentiment d’appartenance
  • Des opportunités relationnelles et professionnelles : rencontrer des acteurs du secteur, participer à la prise de décision, accéder à des opportunités habituellement peu accessibles

Pour beaucoup de jeunes, et notamment les étudiants, s’engager en tant que bénévole est aussi une manière de se projeter dans un futur professionnel, de tester des expériences concrètes, tout en développant des compétences transférables.