Cinéma : les salles à Toulouse de plus en plus équipées

Publié par Antoine Chehere, le 3 décembre 2018   4.2k

Avec la transformation de sa salle Imax en Imax Laser au Gaumont Labège au cours du mois dernier, c'est une nouvelle technologie de projection cinématographique qui vient s'installer à Toulouse. Elle rejoint la 4DX, la salle Dolby cinéma et la salle ICE, des nouvelles technologies qui se démocratisent pour faire face à la concurrence des différents moyens de diffusion des films.

Photo: Salle Dolby Cinéma de Toulouse ©Gaumont

Toulouse est une ville riche en diversité de cinéma, non seulement par ses nombreux cinémas indépendants mais aussi par les nouvelles technologies qui équipent les salles. En moins de deux ans ce n'est pas moins de quatre moyens d'immersion avancée qui ont vu le jour pour être proposés aux spectateurs Toulousains. La ville est particulièrement bien lotie en comparaison avec les autres villes du sud-ouest puisque c'est la seule proposant autant de technologies, bien que Montpellier ne soient pas en reste. En revanche la métropole Bordelaise est elle bien en retard dans ce domaine puisqu'elle ne possède que l'Imax traditionnelle et la 4DX. Il faut également prendre en compte qu'il n'y a que 8 salles Imax Laser et 7 salles Dolby dans toute la France, la 4DX s'étant elle très vite popularisée en compte plus de 30.

Les nouvelles technologies, deux types d'expériences pour le spectateur

La 4DX arrivée au mois d'avril à Toulouse, est une expérience unique puisqu'elle propose des options d'oscillation des sièges, de l'eau, du vent, et tout un lot d'autres gadgets, le tout rythmé par les actions du film. C'est là quelque chose qui est donc impossible pour un visionnage à la maison, mais qui se rapproche plus d'une attraction comme il y a au Futuroscope. Le but pour les cinémas proposant la 4DX est donc de proposer une expérience sensorielle unique sur le marché et vise donc un public qui n'est pas forcément celui habitué des cinémas traditionnels.

Salle ICE de Blagnac ©CGR

Les autres systèmes de diffusions que sont l'Imax Laser, l'ICE et la Dolby misent eux sur la qualité de l'image et du son par des performances exceptionnelles alliées à un confort supérieur aux salles classiques. La plupart du temps les sièges sont en cuir, inclinables, de l'espace pour les jambes et suffisamment larges pour donner l'impression d'être seul dans la salle et ne plus avoir le désagrément de partager ses accoudoirs. En ce qui concerne l'image, la lumière laser remplace les lampes des projecteurs et offre une gamme de couleurs beaucoup plus vaste. La résolution de l'image permet une très haute qualité ainsi que des tailles d'écran immenses toutefois cela nécessite que les films soient tournés avec une qualité égale ou supérieure pour bénéficier de ce rendu. Le dernier point est possiblement le plus important, il s'agit du son. C'est effectivement un détail clé de l'immersion puisqu'il est diffusé via 50 à 128 haut-parleurs disposés partout dans la salle quand une salle classique avoisine généralement les 25 enceintes.

Quelques chiffres

375 - la surface en m² du nouvel écran Imax Laser (25x15m), l'un des plus grands d'Europe

1M/1 - le ratio de contraste de la Dolby Vision, 500x supérieur à une technologie classique (2000/1), offrant des couleurs et du noir encore plus prononcés

8K - c'est la résolution théorique qu’offrent ces différents projecteurs (2x4k) numériques (une pellicule de film Imax équivalent elle à 18K mais ce support ne s'utilise plus dans la distribution)

La concurrence des cinémas, la télévision et les services de vidéo

Si les cinémas s'équipent actuellement de technologies aussi poussées malgré des coûts importants c'est bien entendu pour continuer à proposer une offre culturelle unique. Bien que les rapports du CNC sur la fréquentation des cinémas montrent un stagnation autour des 205 millions d'entrées annuelles, les risques de baisse sont nombreux à cause des différents facteurs d'accès aux productions cinématographiques. Incontournable depuis plusieurs années, Netflix a révolutionné l'offre des films et des séries en s'imposant avec un tarif que les cinémas ne peuvent absolument pas concurrencer puisqu'une place de cinéma, en fonction des options peut coûter plus cher qu'un abonnement mensuel sur la plateforme. Le catalogue ne propose actuellement pas beaucoup de films récents mais le temps que les spectateurs allouent à la plateforme est du temps en moins pour les sorties au cinéma, il en va de même pour les services de Vod, freinés par le long délai imposé avant l'hébergement d'un film.

Le marché des téléviseurs haute résolution n'est actuellement pas en mesure de faire face aux cinémas mais le développement des télévisions 4k et bientôt 8k proposera bientôt une qualité similaire comme c'est le cas au Japon. Le délai pour les supports physiques est seulement de 4 mois et peut donc intéresser un public qui privilégie la qualité et qui sait patienter pour voir un film. Actuellement en France les ventes de blu-ray (et de dvd) sont en baisses constantes depuis des années mais avec l'évolution des télévisions c'est une menace réelle à ne pas sous-estimer. Il n’est d’ailleurs pas anodin que les téléviseurs soient des concurrents sérieux sachant qu’on y retrouve la 3D et que les marques développent des produits ayant les mêmes labels de qualité équivalant au cinéma comme le Dolby vision, l’HDR 10 mais aussi pour les homes cinéma avec le DTX ou le Dolby Atmos.

Qu'est devenue la 3D ?

Après la fulgurante apparition de la 3D dans les salles depuis Avatar en 2009, la majorité des cinémas se sont équipés de projecteurs numérique 3D (60% des cinémas français fin 2017). L’apparition de la 3D a boosté les entrées des cinémas et permis de repasser au-dessus des 200M d’entrées annuelles depuis 1982. Toutefois la 3D reste encore en débat notamment à cause de l’aspect sombre et d’une importance parfois inutile. Les nouvelles salles cherchent donc à proposer des nouvelles technologies qui indirectement offrent aussi un renouvellement de la 3D grâce à la qualité des projecteurs laser.

Depuis 2 ans les cinémas ont choisi d'adopter un approche encore plus immersives des séances pour attirer un nouveau public en proposant des services supplémentaires et renforcer le côté unique du cinéma quitte à doubler le tarif d'une séance. Les cinémas gardent par ailleurs une offre classique pour les habitués et les petits budgets pour qui les nouvelles technologies ne doivent pas devenir une obligation mais une option dans son choix de visionnage, surtout que peu de systèmes d’abonnements intègrent les suppléments.


En savoir plus sur ces technologies: 

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