Alain Krawczyk, un amoureux de la Camargue engagé pour sa protection

Publié par Echosciences Occitanie, le 7 mai 2020   1.4k

Article rédigé par Océane Cobelli, dans le cadre de la série « Portraits de bénévoles » 

D’origine alésienne, ce passionné des paysages camarguais de presque 58 ans habite à Limoges mais n’a qu’un seul objectif : vivre dans cet environnement qu’il affectionne tant. Depuis sa plus tendre enfance, il passe toutes ses vacances au Grau-du-Roi et rêve de s’y installer avec sa femme. Seulement, il s’aperçoit au fil des ans que la Camargue se dégrade et se transforme petit à petit en dépotoir à ciel ouvert. Une situation qui le désole et devant laquelle il se sent impuissant.


Une rencontre fortuite avec l'Institut marin du Seaquarium

C’est en janvier 2019 qu’Alain et sa femme rencontre Pauline Constantin, responsable de l’institut marin du Seaquarium au Grau-du-Roi, lieu de mise en valeur des actions de conservation et de recherche du Seaquarium. Touchés par le discours de Pauline sur la nécessité de préserver l’environnement, et avec l’envie de se rendre utiles, ils se portent alors bénévoles pour l’institut marin. Leurs missions principales : ramasser les déchets et sensibiliser les plaisanciers.


La sensibilisation, une nouvelle mission de vie

Formé sur le tas, Alain s’est découvert une véritable passion pour la sensibilisation : il aime être au contact des gens et transmettre. Dès qu’il le peut, il participe à des ateliers de sensibilisation à l’environnement avec l’institut marin : il tient des stands pour sensibiliser les vacanciers estivaux et essaie d’être présent chaque fois que des centres aérés viennent pour découvrir la biodiversité marine. Il suit également de près toutes les missions de suivi de la biodiversité qui sont réalisées par l’institut marin afin de continuer à se former et à en apprendre toujours plus sur ces écosystèmes.


Un nouvel engagement avec "les roubines enchantées"

Séduit par ce premier engagement bénévole, Alain a eu envie de s’investir davantage. Depuis mars 2019, il s’est donc porté bénévole pour une deuxième association basée à Aigues-Mortes : les roubines enchantées. Tout comme pour l’institut marin, il participe essentiellement à des opérations de ramassage de déchets. Ce qui lui plaît aux roubines enchantées, c’est qu’il évolue dans un environnement plus “camarguais”, si cher à son coeur. Cette deuxième association inclut également, en plus de l’aspect environnemental, une dimension culturelle. En effet, les roubines sont des canaux d’irrigation et de drainage construits par l’Homme, qui ont façonné les paysages camarguais et influencé sa biodiversité exceptionnelle. Participer à leur entretien est donc un moyen pour Alain de préserver les patrimoines naturel et culturel de la Camargue, qui ne vont pas l’un sans l’autre.

Donner une nouvelle vie aux déchets

L’institut marin et les roubines enchantées travaillent toutes deux en collaboration avec ReSeaclons. Cette association s’est fixée pour objectif de mettre en place des circuits d’économie circulaire afin de collecter et recycler les déchets plastiques, et leur donner une seconde vie. Tous les déchets plastiques ramassés par Alain et les autres bénévoles de l’institut marin et des roubines enchantées sont donc envoyés à ReSeaclons au Grau-du-Roi.

Sur place, les déchets sont pesés afin de permettre leur suivi et d’orienter les actions de ramassage et de sensibilisation en conséquence : Quelles zones sont les plus polluées par les déchets plastiques ? A quelles périodes ? De là, les membres de ReSeaclons transfèrent les déchets plastiques à l’entreprise Trivéo, basée dans l’Ain. Cette structure 一 dont le modèle économique et social promeut la réinsertion d’adultes handicapés ou en difficulté 一 a mis en place un procédé innovant qui permet de mélanger des plastiques de natures différentes afin d’obtenir une nouvelle matière première. Cette nouvelle matière plastique est ensuite utilisée pour fabriquer différents objets tels que des dalles de jardins, des tuiles plastiques, des composteurs ou encore des “petits pots”. Ces derniers ont été imaginés et sont fabriqués par des étudiants de l’école d’art et de design Boulle.

Les déchets plastiques collectés ont donc une deuxième vie et participent à un modèle économique et social innovant et solidaire, tout en permettant à la future génération de se former. La boucle est bouclée !



Crédits des images :  Alain Krawczyk

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