PHIM : fusion de trois unités autour de la santé des plantes

Publié par IRD Occitanie, le 17 février 2021   900

Depuis le 1er janvier 2021, la nouvelle unité de recherche PHIM (Plant Health Institute de Montpellier) a vu le jour et résulte de la fusion de trois unités montpelliéraines dont fait partie l'UMR IPME. Son cheval de bataille sera l’analyse des interactions entre la plante et son environnement (microbes et insectes notamment) et l’étude de celles qui ont un impact sur l'état sanitaire des plantes, leur croissance et leur productivité.

Cette fusion fait suite à une prise de conscience des 3 entités constitutives : leurs problématiques de recherche visant à produire des connaissances intégrées pour la santé des plantes gagneraient en force et originalité par la mise en commun de leurs différentes compétences.

Cultures de riz dans les serres de la délégation régionale Occitanie de l'IRD

© IRD - Jean-Baptiste Avril

L’union fait la force : deux unités jumelles et une unité propre

Trois unités de recherche implantées à Montpellier se sont associées pour former l’UMR PHIM (Plant Health Institute of Montpellier) : les unités mixtes de recherche BGPI (Biologie et Génétique des Interactions Plante-Parasite) et IPME (Interactions Plantes Microorganismes Environnement) - impliquant des chercheurs de l’IRD - ainsi que l’unité propre de recherche Bioagresseurs (Bioagresseurs : analyse et contrôle des risques). BGPI et IPME étaient d’ailleurs considérées comme des unités de recherche « jumelles » par les précédentes évaluations AERES/HCERES. De nombreuses publications conjointes témoignent des liens scientifiques forts entre BGPI et IPME d'une part, et entre Bioagresseurs et BGPI d’autre part. Un « tropisme sud » partagé a également motivé la décision cette fusion. Là encore, les publications ne trompent pas puisque pour la période 2014-2019, 60 % de la production d’IPME, 67 % de Bioag et 37 % de BGPI sont des co-publications avec des partenaires du Sud.

Racines de riz infestées

© IRD - Stéphane Bellafiore

Un projet collectif visant la durabilité de la santé végétale

PHIM est composée de 120 permanents qui travailleront à terme dans un bâtiment commun, tout en bénéficiant dès à présent d’infrastructures qui ont fait leurs preuves. L’unité mobilise des compétences en bactériologie, entomologie, mycologie, virologie, épidémiologie, génétique des populations, phytopathologie, biologie moléculaire et bio-informatique. « C’est ainsi qu’une masse critique de scientifiques sera réunie pour répondre à des questions complexes autour d’un thème central qu’est la durabilité de la santé des plantes dans les cultures méditerranéennes et subtropicales », expose Jean-Benoît Morel, directeur de la nouvelle unité. PHIM souhaite développer de nouvelles actions de recherche interdisciplinaires, à plusieurs échelles, sur les maladies fongiques, bactériennes et virales ainsi que sur les ravageurs des plantes.

Pour ce faire, quatre départements ont été définis :

  • ITEM, dédié à l’étude du dialogue moléculaire et aux processus évolutifs qui façonnent l'interaction entre les plantes et les agents pathogènes ;
  • VIROM, dédié à l’étude des interactions entre les plantes, les virus et leurs insectes vecteurs, ainsi que les dynamiques, l'évolution et la gestion des maladies virales ;
  • PHYTOBIOM étudie l'holobionte végétal, la relation entre le microbiote et l'émergence de maladies, et l'impact de l'interaction plante-plante sur la physiologie de la résistance des plantes ;
  • PRISM, dédié à l’identification des facteurs clés déterminant la dynamique et l’impact des ravageurs et des maladies des cultures pérennes tropicales pour assurer une meilleure gestion.

Du local au global, une visibilité multi-échelles

Au niveau régional, la création de l’UMR PHIM accroît la visibilité de la recherche en santé des plantes à Montpellier, notamment au sein de l'I-Site MUSE. Dans ce contexte, l'Université de Montpellier, en tant qu'institution coordinatrice de MUSE, est partenaire de PHIM. Ainsi, l'unité accueille - au sein d’une plate-forme de recherche unique - des étudiants en master et en doctorat qui étudient la phytopathologie, les interactions plantes/micro-organismes et la protection des cultures. Quant à l'insertion dans la recherche régionale, la nouvelle unité est complémentaire d'autres unités de recherche (DGIMI, AGAP, DIADE, Eco & Sols, ABSys). Elle entretient aussi des liens disciplinaires solides avec le CBGP et, à Avignon, avec BioSP et Phytopathologie. Les scientifiques de l’unité coordonnent le réseau régional Phytobiome.

Au niveau national, de par les objets étudiés et le tropisme « Sud », mais aussi des liens historiques de collaborations, PHIM vient ajouter une plus-value à la recherche développée dans des unités comme le LIPM à Toulouse, l’IGEPP à Rennes ou PVBMT à La Réunion. Les scientifiques de l’unité coordonnent deux réseaux nationaux autours des questions d’interactions entre plantes et agents pathogènes (E3GP3, ModIP/Effectome) et un sur la modélisation épidémiologique (ModStatSAP). Dans le cadre institutionnel IRD, l’unité s'inscrit dans deux programmes structurants interdisciplinaires et partenariaux (PSIP), dont l'un se concentre sur « la préservation et la valorisation de la biodiversité », et l'autre sur « les Aléas, Risques et Services climatiques ».

PHIM : Partenaires et laboratoires internationaux

© IRD - Gilles Bena

Au niveau international, la création de PHIM engendre l’un des plus grands groupes de recherche en virologie végétale au monde. En mobilisant de très nombreux chercheurs dont la plante modèle est le riz, l’UMR devient l’un acteurs majeurs sur la santé de cette céréale, première ressource alimentaire au monde. De plus, la nouvelle unité hérite de l’association des trois unités de départ avec le CGIAR et ACIAR mais aussi des partenariat très forts et anciens avec l’Afrique de l’ouest (LMI PathoBios), l’Asie du sud-est (JEAI HealthyRice), la Chine (LIA Plantomix) et l’Amérique latine et centrale (DP Agroforesterie). Dans un contexte où les pertes mondiales de production agricole par ravageurs et maladies sont estimées à 20-40 %, l’expertise et la capacité de ce nouveau consortium à proposer des solutions pour minimiser ces pertes va changer la donne, en particulier dans les pays de l’hémisphère sud qui cumulent parfois sous-développement, démographie en expansion et impacts négatifs du changement climatique.


Contacts science : Jean-Benoît Morel, INRAE (directeur unité) Gilles Bena, IRD (directeur adjoint) Martijn Ten Hoopen, CIRAD (directeur adjoint)

PHIM-DIR@CIRAD.FR  

Contacts communication : 

Fabienne Doumenge, Julie Sansoulet COMMUNICATION.OCCITANIE@IRD.FR


Source : https://www.ird.fr/phim-fusion...