Découvrir un autre langage : la langue des signes

Publié par Claire Adélaïde Montiel, le 4 septembre 2019   950

Le mardi 17 septembre, de 14 h 30 à 16 h 30, Fermat Science dans son espace de vie sociale proposera une séance de découverte de la langue des signes. Une langue offrant aux personnes atteintes de surdité un moyen de communiquer mais qui est également utilisée par les moines ayant fait vœu de silence, par certains sportifs comme les plongeurs sous-marins, les chasseurs et par de nombreux « entendants » en contact avec des sourds qui parviennent à développer un haut degré de bilinguisme. 

Car il s’agit bien d’une langue à part entière, possédant un lexique, un alphabet, une grammaire et une syntaxe pour agencer des phrases. Mais elle a ceci de particulier que la parler engage le corps tout entier. Le même signe peut avoir deux sens aussi différents que : je suis fatigué et : je suis exténué. La différence d’intensité entre les deux messages est traduite par les expressions, les mimiques, le langage du corps renforçant le signe employé et ajoutant une nuance que les langues orales traduiront par un mot différent. Le geste d’une main peut être renforcé ou modifié par l’utilisation de l’autre main, ou par son rapport à une partie du corps : bras, coude, poitrine, créant ainsi des significations différentes. Le signe exprimant la lettre V par exemple pourra exprimer soit le vert ou le violet ou encore la notion de vérité, de sorte que la langue des signes permet d’aborder tous les sujets, quel que soit leur degré d’abstraction.

Comme toute langue, elle est aussi un véhicule pour l’imaginaire. De ce fait, on ne s’étonnera pas de constater que les personnes sourdes, lorsqu’elles racontent une histoire impliquant plusieurs personnages, caractérisent spontanément chacun d’entre eux par un détail ou une position du corps permettant de le reconnaître immédiatement. Une capacité à créer des narrations à points de vues multiples dont les « entendants » ne sont pas toujours capables et dont les humoristes se sont emparés pour rendre plus expressifs leurs shows. On se rappelle que l’artiste Emmanuelle Laborit, née sourde, qui dirige actuellement l’« International Visual théâtre » a  reçu en 1993 le Molière de la révélation théâtrale pour son interprétation de la pièce Les enfants du silence

Avec son atelier de danse, Frédérique Pello a créé plusieurs spectacles où chanson, musique, danse et langue des signes ont participé à parts égales à la chorégraphie. Ces ballets créés autour des créations de chanteurs contemporains ou de chants plus anciens ont reçu un bon accueil lors de la fête des enfants, du Téléthon, des marchés de Noël ou des Virades de l’espoir.

Apprendre la langue des signes, c’est s’ouvrir à l’autre et accepter sa différence mais on sait que maîtriser une langue étrangère suppose une volonté et des efforts. Au cours de cette séance, Frédérique Pello qui anime cet atelier de découverte n’a pas la prétention de rendre ses auditeurs capables d’échanger en langue des signes. Elle se propose d’évoquer rapidement l’histoire de ce langage mais aussi et surtout de donner quelques pistes pour permettre de comprendre comment il fonctionne, sachant que, par ailleurs, l’association socio-culturelle offre à ceux qui voudront pousser plus loin la découverte la possibilité de s’inscrire à un cours hebdomadaire.